2024, mon année burnout et dépression

J’en ai connu des années peu mûres et très vertes, 2024 aura réussi à se placer à la première place de l’année la plus éprouvante. 🎉

Les mois de janvier à septembre se composaient principalement d’épreuves, de remise en question, et d’efforts.

Je veux partager cette histoire pour contextualiser mon retrait de la vie professionnelle sur cette période, et informer sur la nécessité des liens sociaux et du repos, notamment entant qu’indépendant en télé-travail.

Aujourd’hui je vais beaucoup mieux. J’ai cessé de m’isoler, je cesse le télé-travail à domicile, je profite de vivre et je me repose avec plaisir !

Les meilleures habitudes à emprunter pour devenir incapable de travailler

S’isoler, travailler sans compter, ce sont d’excellentes méthodes pour être malheureux et incapacité. 🏋️‍♂️

Pour l’isolement, je ne peux que recommander la culpabilité de se reposer, éviter à tout prix les plaisirs simples comme une marche en nature ou la participation bénévole à une association qui compte au coeur. Se contenter d’Internet et de livres, sortir seulement pour les courses et le sport, haut taux d’échec à venir !

En ce qui concerne l’effacement de la vie personnelle pour la vie professionnelle, c’est un peu plus technique. L’idéal, si vous voulez suivre mon chemin, serait d’avoir un appartement très confortable avec un beau jardin, et profiter du célibat pour seulement lire et travailler ! Impossible d’être heureux et épanoui, succès garanti !

Si tout se passe comme prévu, si vous avez le cuir solide, au bout de quelques années votre corps cessera de répondre à vos ordres, et il vous commandera sans négocier. Vous asseoir devant votre ordinateur vous assomera d’une fatigue inévitable, vous reposer vous brûlera avec l’acide de la culpabilité et du remords. Bravo, vous avez dépassé vos limites et vous ne pouvez plus produire, bienvenue au mode survie !

Notez, les indépendants aussi ont des indemnités d’arrêt maladie

Un de mes regrets les plus lourds est d’avoir écouté ma conviction que les indépendants n’avaient aucune indemnité d’arrêt maladie. J’ai consommé trop d’argent personnel, tout, et professionnel, tout, dans l’espoir que je me remettrais vite en selle. Le temps m’a cambriolé.

Mais alors une excellente idée me vint : discuter avec mon médecin traitant. Pas bête l'artiste ! Arrêt maladie, j’ai perçu des indemnités journalières qui m’ont soutenu presque toute l’année, le temps s’est excusé.

Au fil des mois, j’ai aussi été approché par la CPAM qui m’a proposé de rencontrer une assistante sociale. Celle-ci m’a montré que des dispositifs pour les entrepreneurs pouvaient me soutenir, notamment Help (« Help », une offre de service pour les travailleurs indépendants en difficulté).

J’ai été hospitalisé, ensuite j’ai été épaulé par un CMP de ma région.

J’en retiens qu’il est bon d’être en France, mais qu’aussi on peut être fier de participer à ces solutions de par nos côtisations. ✌️

Oser se reposer

“Je me reposerai quand je serais mort”, même pour la blague je n’arrive pas à le dire, c’est une idée si lourde de stupidité que j’en ai la nausée.

Le repos est indispensable, comme les relations sociales et la nourriture. Il m’a fallu longtemps pour comprendre qu’ici le choix n’existait pas, de la même manière qu’on ne décide pas de vivre en apnée pour économiser les quelques calories que les poumons tirent égoïstement.

Ma psychologue et mon médecin traitant m’ont sauvé du pire. Ensuite, les écouter, patienter (infatigablement), marcher (beaucoup), penser (constamment), dormir (énormément), tout ça m’a permis de respirer l’air qu’il me fallait. La nuit s’est effacée pour dire oui au soleil, des mois et des mois d’épreuves certes, mais maintenant il m’appartient de rendre l’ascenseur à la société en devenant riche pour côtiser sans compter. 💰

Je n’en voyais pas le bout, et malgré mes doutes, je m’en suis sorti.

Grenoble

J’ai quitté Angoulême pour Grenoble. J’ai lâché mon grand appartement avec son jardin pour un studio simple. J’ai tout vendu pour me séparer de tout le superflu. J’ai donné ce qui ne s’était pas offert.

J’ai fermé toutes les portes de l’étage, puis j’ai pris l’ascenseur de l’espoir. La cabine s’ouvre sur les belles montagnes, et beaucoup de nouvelles possibilités.

Mon ordinateur est redevenu mon ami, j’ai hâte de reprendre le ju jitsu brésilien, j’ai hâte de participer à l’écosystème IT du coin, coder, faire du blé, faire briller. ✨

En somme

Catastrophe = s’isoler + trop travailler + fuir le repos.

Survivre = profiter de la nature + social + repos + travail.

Être heureux = survivre + ce qui compte pour soi.

Les lectures que je recommande vivement

Ma conclusion

La volonté et la détermination suffisent à certaines situations, à d’autres, il est vital de revoir ses rêves et identifier régulièrement ce qui satisfait à vivre.

Ma situation était particulière, sans famille, s’isoler c’est du trapèze sans filet. Peu peut suffire à beaucoup de malheurs.

Une épargne rassure, de la nourriture dans les placards rassure, recharger la batterie faible de son téléphone rassure. Notre corps a besoin de son épargne, de ses réserves, de son énergie. L’ignorer c’est s’oublier, puis se perdre.

Le premier outil d’un excellent professionnel, n’est-il pas son corps ?